Revalorisation, phase 1 : Les groupes de travail ministériels
Le Ministère a décidé des formes de revalorisation des métiers de l’éducation. Cette décision engage, public et privé confondus, 400 M€ pour 2021, 500 M€ les années suivantes. Si le global peut sembler important, il concerne un million de personnels du Ministère. Que peut-on attendre au niveau individuel ?
Prime d’équipement informatique : financer partiellement l’outil de travail n’est pas revaloriser les enseignants !
Moins de 150 € nets (hors IRPP) par an pour renouveler en deux (sic) ou trois ans l’équipement informatique, les logiciels et éventuellement l’imprimante… Certes, la suite Office est (presque) gratuite pour les enseignants, mais que peut-on obtenir pour 290 € (renouvellement tous les deux ans) ou 440 € (renouvellement tous les trois ans) ? cela suffit-il à faire l’acquisition d’un matériel fiable et aux performances correctes ?
N’oublions pas… les possibles oubliés : les professeurs documentalistes dont on ignore à ce jour s’ils en bénéficieront ou non, le Ministère n’ayant à ce jour ni confirmé ni infirmé. Les exclure du champ de la « prime » serait totalement inacceptable. N’ont-ils pas besoin de matériel pour remplir leurs obligations de service, obligations qu’ils poursuivent en dehors de l’établissement ? Ne sont-ils pas amenés à évaluer des compétences ? Ne leur demande-t-on pas de participer à l’évaluation PIX ? Ne contribuent-ils pas à l’EMI ? etc.
Mesures catégorielles : aucune revalorisation pour les maîtres du privé
21 M€ ont été débloqués pour les directeurs du public au titre des mesures dites catégorielles. Les chefs d’établissement du 1er degré du privé sont exclus pour des raisons jurisprudentielles et ceux du 2nd degré sont de toute façon hors champ statutaire (ni rémunération publique ni décharge de direction).
Le Snec-CFTC avait demandé que le différentiel de rémunération des maîtres délégués par rapport à leurs homologues du public soit réduit grâce à ce reliquat (25 M€). L’hypothèse n’a pas séduit le Ministère (c’est prévu… pour plus tard). Le différentiel ne diminuera donc pas d’un seul centime en 2021.
Rien non plus pour les AESH.
Et l’on ne sait pas ce que le MEN fera du reliquat de 25 M€ pourtant budgétisé…
Prime d’attractivité : une fausse revalorisation
La prime d’attractivité sera versée aux seuls maîtres contractuels des échelons 1 à 7 (environ un maître sur 3), à l’exclusion des stagiaires au 1er échelon et de façon dégressive :
- de 99 € nets par mois (2e échelon) à 35 € nets par mois (7e échelon) pour les contractuels
- de 53 € nets par mois à 26 € pour les maîtres délégués.
Jusqu’au 7e échelon, la prime d’attractivité, même si elle est pérenne, ne compensera que très partiellement l’inflation : elle compensera la hausse des prix sur une seule année de sorte que le pouvoir d’achat des salaires indiciaires continuera inexorablement à diminuer.
Et pour les maîtres au-delà du 7e échelon ? 0 € (aucune compensation de l’inflation).
Mise à jour du 3 décembre 2020 : Le Ministère a confirmé au Snec-CFTC que l’indemnité différentielle (qui permet de compenser la différence entre le salaire indiciaire et le Smic) sera maintenue pour les MA2 au 1er échelon.
Où est le respect des personnels quand leur employeur laisse depuis trois décennies s’effondrer inexorablement leur pouvoir d’achat ? Le Snec-CFTC exige une revalorisation de l’ensemble des maîtres et des AESH !
Hors-classe : peut mieux faire
Faire passer de 17 % à 18 % le taux de passage à la hors-classe, ce n’est pas ce qui permettra d’atteindre l’objectif fixé : une hors-classe prolongement normal de la classe normale, tout enseignant devant pouvoir y accéder avant la retraite.
Chaque année, un peu moins de 300 maîtres de l’enseignement privé sous contrat bénéficieront cependant d’un petit coup de pouce. Au titre de la revalorisation (donc hors prime d’équipement), l’immense majorité des collègues ayant dépassé le 7e échelon toucheront donc… 0 €…
Autre point regrettable : le taux de promotion ayant longtemps été plus faible pour les Professeurs des écoles (ce n’est que cette année qu’il a enfin atteint le même niveau), rien n’est prévu pour résorber le retard accumulé sur le 2nd degré.
L’agenda social
Dans « agenda social » il y a « social » mais aussi « agenda ». On le sait, le ministère est en difficulté avec ce qui relève du social. Fait-il mieux en ce qui concerne son agenda ?
Ce n’est que le mercredi 18 novembre que le cabinet a reçu les organisations syndicales du privé pour les informer des mesures décidées par le Ministre. Ministre qui avait reçu les représentants des enseignants du public… le 16 novembre et avait informé dans la foulée les enseignants du public et du privé (courriel du 16 novembre après-midi). On peut d’ailleurs se demander pourquoi cette réunion était maintenue : les responsables ministériels ont probablement mieux à faire que de perdre une heure à annoncer ce qui est déjà connu depuis l’avant-veille !
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