Réforme du lycée pro : Madame la ministre, ça ne passe pas !

Après un premier projet rejeté en masse par l’ensemble des organisations syndicales, Mme la Ministre Carole Grandjean a présenté son projet pour l’organisation de la classe de Terminale bac pro à partir de l’année scolaire 2024-2025.

Le contenu du projet de réforme du lycée pro

1- Un nouveau calendrier pour l’année de Terminale

• Un tronc commun de 28 semaines de septembre à mi-mai, avec 22 semaines de cours et 6 semaines de PFMP.
• Deux semaines d’examen avec les épreuves écrites et pratiques fin mai (PSE et oral de chef d’œuvre fin juin)
• Un parcours différencié de mi-mai à juillet
  • 6 semaines de PFMP en plus pour les élèves souhaitant s’insérer dans la vie professionnelle
  • 6 semaines de préparation à la réussite dans l’enseignement supérieur pour les élèves se destinant à une poursuite d’étude (renforcements disciplinaires, méthodologie et compétences psychosociales).

2- L’horaire hebdomadaire des élèves passerait de 30h à 31.5h.

3- Un bloc commun pour préparer et réussir son baccalauréat avec un renforcement des savoirs fondamentaux pour tous les élèves.

4- Une redéfinition du Chef d’œuvre dans certaines sections où sa mise en place est compliquée et la redéfinition de l’épreuve vers un oral de projet.

Les objectifs communiqués pour justifier cette réforme :

• Limiter le décrochage,
• faciliter l’insertion professionnelle,
• faciliter les poursuites d’études.

Le Snec-CFTC s’oppose à cette proposition de réforme du lycée pro

Pourquoi le Snec-CFTC s’oppose à cette proposition ?

• Cette réforme entraîne une baisse significative du nombre d’heures de cours pour les élèves (moins 80h de cours sur l’année). L’augmentation du temps passé en entreprise se fait au détriment des enseignements au lycée. Quid de la réalisation des programmes ? Quid de l’ambition affichée du renforcement des savoirs “fondamentaux” ?
• La personnalisation des parcours à la fin de l’année de terminale, après validation du dossier parcoursup. Où est la logique et l’intérêt ?  Les élèves auront à choisir entre un stage rémunéré et un module en toute fin d’année, pour un projet déjà bouclé. Quid de la disponibilité des enseignants sur cette période et avec quels moyens ?
• Le calendrier des épreuves est-il en cohérence avec le calendrier scolaire du dernier trimestre et permet-il de garantir le caractère national des diplômes ?
• La réforme de 2019 avec la mise en place de l’Accompagnement Personnalisé est à peine installée, la suivante va la remplacer.
• Les conséquences sur les conditions de travail des professeurs et sur l’évolution des postes ne sont absolument pas prises en compte.

Le Snec-CFTC demande la fin des réformes frénétiques. Elles se succèdent de plus en plus vite dans une absence de concertation réfléchie et de prise en compte des réalités.