Parcoursup : la libre concurrence
La réponse “oui en attente”, concerne à ce jour, près de la moitié des vœux des lycéens qui subissent cette année avec leurs enseignants la réforme de l’orientation menée “en marche forcée”. Elle exprime l’esprit de la réforme même qui commande l’affectation dans le supérieur.
Dans APB le candidat n’était pas spectateur du processus de sélection de ses candidatures. Il recevait directement une réponse à la fin d’une procédure assez obscure, au mois de juin, aux alentours du bac.
Parcoursup s’inscrit donc plus dans l’ère de la transparence, avec toutes les angoisses et inquiétudes qu’elle provoque.
Mais surtout le choix prétendu reste faible: en fait le candidat peut éliminer des propositions mais non décider de son affectation. Éliminer des possibles qui s’imposent à nous de l’extérieur est l’aspect le plus pauvre du choix.
Dans APB la sélection se faisait principalement:
- Selon l’ordre des vœux du candidat.
- Par tirage au sort lorsqu’on se trouvait avec plus de candidats que de places.
Ce tirage au sort signifiait que, par défaut, c’était l’égalité stricte et non l’équité méritocratique qui restait la norme de l’entrée à l’université. C’est-à-dire aveugle aux différences des personnes et aux hiérarchies possibles des cas. Il semble que l’opinion ait admis qu’une telle égalité relevait d’un égalitarisme excessif.
Mais l’hypocrisie de Parcoursup c’est de prétendre qu’il n’y a plus de sélection, alors qu’en réalité elle a changé de nature. Autrement dit la communication du gouvernement a consisté à dire ce que Parcoursup n’est pas mais non à dire ce qu’il est : un nouveau système de sélection des candidats.
Et toute sélection entraine des déceptions !
Il est donc tout à fait normal que plus de 300 000 Tweets aient été envoyés par les lycéens ou leurs parents dans la soirée de l’annonce des premières réponses.
Le cœur de cette nouvelle sélection s’exprime dans la réponse “oui – en attente”. Celle-ci hiérarchise les dossiers des candidats et les met en concurrence, au sein même des filières non sélectives.
Quant au candidat en attente, il n’a en guise de choix plus qu’à espérer le désistement des candidats mieux classés que lui. Pour les élèves en difficulté, les choix sont beaucoup plus réduits.
Schématiquement : le passage d’APB à Parcoursup apparait comme celui de l’égalitarisme abstrait à la concurrence ouverte.
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