Déclaration liminaire à la concertation ministérielle sur l’attractivité

Le 25 septembre 2023

« Concertation sur l’attractivité du métier enseignant »

Madame la Directrice du Cabinet,

Mesdames, Messieurs les Conseillers,

Madame la Directrice de la DAF,

Monsieur le sous-directeur adjoint de l’enseignement privé,

Mesdames, Messieurs les représentants des organisations syndicales

Le Snec-CFTC remercie le ministère de nous avoir sollicités ce jour afin de pouvoir échanger sur l’attractivité du métier. Nous souhaitons que cette invitation soit la première d’une longue série de concertations nécessaires pour restaurer la mission d’enseignant dans la société.

Le Snec-CFTC souhaite rappeler que la revalorisation historique annoncée dans les différentes interviews par notre ministre Gabriel Attal et par son prédécesseur n’en n’est finalement pas une. En effet, cela correspond uniquement à un rattrapage légitime après le gel du point d’indice pendant plus de 10 ans (outre les 2 mini revalorisation de 0.6% le 01.07.2016 et 0.6 % le 1er/02/2017) ayant entraîné  une baisse considérable et continuelle du pouvoir d’achat des enseignants les reléguant ainsi parmi les plus mal payés de l’OCDE.

La preuve en est, les maîtres jusqu’à l’échelon 10 bénéficieront de la prime PEPA.

La revalorisation de 10 % pour tous tant attendue et promise par le chef de l’Etat lors de la campagne présidentielle n’est malheureusement pas au rendez-vous ! Les enseignants après 15 ans de service doivent se contenter de 5% d’augmentation. Si ces derniers veulent obtenir les 10 % de revalorisation annoncés, ils sont invités à travailler plus en pactisant.

Mais le manque d’attractivité n’est pas seulement dû au niveau de rémunération. Au manque de reconnaissance salariale s’ajoutent les conditions de travail qui se sont dégradées au fil des années, les réformes successives, le climat scolaire, le nombre d’élèves par classe, l’absence de soutien de la hiérarchie… pour ne citer que quelques facteurs.

Cela révèle une grave crise de confiance des enseignants ce qui rend difficile la réflexion sur l’attractivité du métier, alors même que c’est la défiance et la désillusion qui prévalent dans les salles de professeurs face aux promesses non tenues.

Pour le Snec-CFTC, un métier attractif n’est pas un métier

• Où la lourdeur administrative prend le pas sur le métier : l’enseignement ;
• Où l’allongement de la durée des études n’est pas en adéquation avec la rémunération (Bac + 5 au lieu de Bac +4) ;
• Où les maitres voient leurs conditions de travail se dégrader au fil des ans. La note réalisée par la DEEP à la suite de la première édition du Baromètre du bien-être au travail des personnels de l’éducation nationale voit les enseignants attribuer la note moyenne de 5,9 sur 10 en réponse à la question « Dans quelle mesure êtes-vous satisfait(e) de votre travail en général ?
• Où les enseignants sont dévalués socialement et précarisés. Nous connaissons tous aujourd’hui un enseignant contraint de solliciter les œuvres sociales car son salaire ne lui permet plus de vivre décemment.

Pour le Snec-CFTC :

• Un métier attractif est un métier reconnu par le salaire qui doit être en adéquation avec le niveau de formation ;
• Un métier attractif est un métier reconnu par son propre employeur. Alors qu’en proposant le Pacte il reconnait implicitement que le métier d’enseignant n’est pas un métier à temps plein puisqu’il estime possible de monnayer des heures supplémentaires de travail ;
• Un métier attractif est un métier pour lequel l’employeur traite ses personnels comme des personnes à part entière ;
• Un métier attractif c’est par conséquent un métier dans lequel l’enseignant sera écouté et entendu et non une courroie de transmission des réformes qui sont pensées hors du terrain et sans concertation avec les organisations syndicales qui elles ne sont pas déconnectées.

L’attractivité du métier passe d’abord par une revalorisation salariale sans condition et par la considération des maîtres.

Un geste fort de la puissance publique est donc attendu en ce double sens, sinon la défiance et la désillusion déjà dominantes continueront à prévaloir et les meilleures intentions du monde resteront de vaines paroles.

De gauche à droite : Madame Laloux, conseillère pédagogie au sein du cabinet de Gabriel Attal | Véronique Cotrelle et Delphine Bouchoux, représentantes du Snec-CFTC | Madame Tchou-Conraux, Conseillère sociale auprès du ministre de l’éducation nationale