Covid-19 : subir ou agir ?
Selon les statistiques hebdomadaires du 6 décembre, le taux d’incidence des plus jeunes n’a jamais été aussi élevé depuis le début de la crise sanitaire, de sorte que les enfants d’âges primaire et collège sont les populations les plus atteintes et donc les plus contaminantes.
Source : Santé publique France
Une telle évolution devrait amener à prendre des mesures plus strictes afin d’éviter la propagation de l’épidémie à l’Ecole.
Cependant, le protocole sanitaire a été allégé dans le premier degré, de sorte que les fermetures de classe ont été divisées par 2 alors que le taux d’incidence continue d’augmenter très rapidement.
Tout laisse donc à croire que l’objectif du Ministère et du Gouvernement est de laisser circuler le virus chez les plus jeunes. Pour quel avantage ?
Pour certains, supprimer les fermetures répond à un impératif de liberté : liberté d’aller à l’école, droit des parents de travailler sans contrainte de garde d’enfant à domicile. C’est oublier que les enfants dépistés positifs ne peuvent pas aller à l’école ; auquel cas leurs parents doivent en assurer ou en faire assurer la garde. Plus rapidement le virus se répand, plus les libertés individuelles sont atteintes.
Pour d’autres, cela permettrait d’atteindre l’immunité collective en laissant être contaminée une population objectivement moins exposée aux hospitalisations et aux décès. Cette thèse peut sembler séduisante mais elle se heurte à un inconvénient pour la population concernée : au moins 4 % des enfants infectés pourraient souffrir de « Covid long » , avec des risques de handicap à la clé et d’une génération souffrant de pathologies chroniques. Les signataires pointent « le risque d’handicap ou de dommages aux organes chez les survivants, qui peuvent compromettre la qualité et l’espérance de vie des plus jeunes ».
La suppression des fermetures a donc des effets liberticides, bien plus longs que la seule privation temporaire exposée ci-avant, pour les personnes mais aussi pour la société qui devra financer la hausse associée des dépenses maladie. Cette façon d’agir est également liberticide pour celles et ceux qui ne souhaitent pas se vacciner.
Le débat sur la vaccination des plus jeunes prendrait donc du sens. Mais, selon la Haute Autorité de Santé, le rapport avantage / risque n’est pas encore établi sauf pour les cas à risque (cardiopathie congénitale, maladie hépatique chronique, maladie cardiaque ou respiratoire chronique, maladie neurologique, immunodéficience, obésité, diabète, hémopathie maligne, drépanocytose, trisomie 21). Sans oublier le fait que l’on peut être vacciné et porteur asymptomatique.
- intensifier la campagne de tests ;
- continuer à isoler les sujets positifs et les cas contacts dans l’attente de savoir s’ils sont positifs ; et ce pour la durée du temps d’incubation (et non 24 heures) ;
- exiger le résultat du test et non une simple attestation sur l’honneur (2nd degré).
C’est cette politique (déjà connue sous le nom de tester-tracer-isoler) que le Snec-CFTC demande à l’Etat de remettre en œuvre dans le premier degré et de développer dans le second degré. Afin de limiter les contaminations (et les privations de liberté), le Snec-CFTC réitère ses demandes anciennes (plus d’un an !) :
- de mise à disposition de masques chirurgicaux pour tous, de masques FFP2 en maternelle (où les élèves ne portent pas de masque);
- de faire installer des détecteurs de CO2 et purificateurs d’air dans les salles de classe.
Le Snec-CFTC réaffirme son opposition au cumul présentiel-distanciel. On ne peut pas demander aux personnels d’en donner sans cesse plus, à plus forte raison sans compensation du surcroît de travail.
Le passage en niveau 3 décidé le 6 décembre ne change rien à ce qui précède.
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