Billet d’humeur : historique, vraiment ?

Le 20 juillet, en plein été, nous apprenions la nomination de Gabriel Attal en remplacement de Pap Ndiaye à la tête du Ministère de l’Education nationale.

Rapidement, nous nous sommes interrogés sur cette nomination. Que nous laissait–elle entrevoir ?

• Retour à la politique JM Blanquer ?
• Un plus de libéralisme ?
• Revalorisation au mérite ?

Dès sa prise de fonctions, il a énoncé 3 grandes priorités et s’en sont suivies une série d’annonces.

Un mois plus tard, le 20 août, nous découvrons que ce n’est pas un mais deux ministres à la tête de l’Education nationale. Notre président a décidé de prendre en main ce ministère en crise depuis des décennies exprimant  « être son domaine réservé »

A cela s’ajoute la dégradation continuelle du dialogue social depuis Blanquer. Des idées, ils en ont mais ont-ils pris le temps de vérifier ce qui existait déjà ?

• Rentrée le 20 août pour les élèves en difficultés. Des stages existent déjà !
• Faire une dictée chaque jour. Rien de nouveau.

Ce que le Snec-CFTC répond au Ministre de l’EN : non !

Non, Monsieur le Ministre la revalorisation n’est pas historique comme vous pouvez le répéter dans vos discours et interviews.

Nous sommes loin des 10% pour tous annoncés par le président lors de  la campagne présidentielle ! Les enseignants sont si bien rémunérés qu’un grand nombre va bénéficier de la prime de pouvoir d’achat exceptionnel !

Le Snec-CFTC réclame une revalorisation de 10% pour tous !

En 20 ans, la perte du pouvoir d’achat des enseignants est de 20 à 30%.

Non, Monsieur le Ministre, nos collègues après 15 ans de carrière ne percevront pas 125€ brut/an de plus comme mentionné dans les flyers distribués aux parents d’élèves. Comment faire croire aux Français par un système de passe-passe que les enseignants ont reçu une belle revalorisation en incluant l’augmentation de 1.5% du point d’indice et l’abonnement transport travail ? La vérité est que nos collèges recevront à peine 90€ par mois net !

Non, Monsieur le Ministre, les enseignants ne réduisent pas leurs leçons à des textes à trous. Ce sont des adaptations proposées aux élèves à Besoins éducatifs particuliers( BEP)

Que dire du Pacte ? Nom mal choisi car aucun accord n’a été trouvé entre l’Education Nationale et les organisations syndicales. Le pacte, c’est travailler plus sans augmentation de salaire.

Pacte qui creuse les inégalités Homme femmes ! Pacte qui n’attire visiblement pas les foules.

Comment rendre plus attractif le métier selon le ministère ?

Solution toute trouvée : abaisser le niveau de recrutement à bac +3 lors du concours 2025,  voire mettre en place une formation après-bac. Après des décennies de recrutement après un master, on revient à une formule précédente !

Si tout cela est historique, c’est bien parce qu’on a déjà entendu ce discours qui est du réchauffé et de la communication politique, dans ce qu’elle a de plus éculé.