Atelier Revalorisation du Grenelle (suite) : image de la profession et temps de travail
La 4e séance de l’atelier « revalorisation » s’est tenue le 15 décembre. Au-delà de son soutien à certaines propositions lancées par d’autres (importance de la formation en début de carrière), le Snec-CFTC a pu y exprimer des positions et propositions. En voici la synthèse.
Notre employeur attend que nous soyons exemplaires. Lui aussi doit l’être dans sa communication vis-à-vis de ses personnels, dans le cadre d’une relation loyale.
La recherche affichée de gisements d’économies est l’un des nœuds concernant l’image de la profession : elle fait l’objet de préconisations de la Cour des comptes et transparaît des discours politiques. Ce n’est pas parce que l’Education nationale est le premier budget de la nation qu’il doit être le premier gisement d’économies. L’enseignement ne donne pas lieu à la gabegie : nous ne sommes pas là pour dépenser l’argent de la nation. Il faut donc cesser de considérer les enseignants comme un gisement d’économies budgétaires et reconnaître tout ce qu’ils font et qui est souvent mal connu.
Si plusieurs textes ont défini nos missions, le temps de travail reste défini par l’obligation réglementaire de service (temps devant élèves). Or, le travail de l’enseignant est aussi constitué d’invisibles. Il faut donc faire connaître et reconnaître ces invisibles qui constituent une part importante et croissante du temps de travail des enseignants et qui ont augmenté ces dix dernières années. Au-delà des préparations et corrections, sans viser à l’exhaustivité :
- La hausse des effectifs.
- La mise en œuvre du cahier de texte numérique qui fait s’estomper encore plus la séparation entre vie professionnelle et vie privée. Nombre de collègues y consacrent une ou deux heures chez eux le soir.
- L’heure de vie de classe dans le 2nd degré qui relève de l’Isoe, indemnité forfaitaire qui n’est même pas revalorisée du coût de la vie.
- La circulaire qui limitait le nombre de réunions annuelles obligatoires a été abrogée en 2009 : le nombre de réunions a explosé.
- Les réformes successives, extrêmement chronophages.
- Le livret de compétences.
- Les évaluations nationales.
- La communication numérique avec les élèves et les familles. Fixer des temps où l’on ne doit pas solliciter ou attendre de réponse n’est pas une réponse satisfaisante puisqu’il faudra de toute façon répondre à ces demandes.
La reconnaissance à travers l’Isoe représente une faible rémunération horaire. Le forfait de 108 heures dans le premier degré semble avoir été une bonne idée mais il apparaît que ces 108 heures sont souvent largement dépassées.
L’image de l’enseignant est aussi celle qu’il peut avoir de lui-même. De plus en plus ont l’impression d’être « pressés comme des citrons » et sont au bord de l’épuisement voire épuisés tôt dans l’année scolaire. Les enseignants ont besoin qu’on reconnaisse cette hausse du temps de travail certes financièrement mais aussi symboliquement, en admettant son existence.
Il faut également sécuriser le temps de travail des enseignants : il faut poser des limites comme pour les salariés de droit privé et les agents publics relevant de l’accord ARTT. Quand nous saisissons le ministère sur la présence d’enseignants dans l’établissement de 8h00 le matin à 21h00 voire 22h00 certains soirs de réunion, la seule réponse qui nous est donnée est qu’il n’existe aucune règle limitant la durée quotidienne du travail ni l’amplitude de la journée de travail d’un enseignant.
Il faut donc rendre visible le travail de l’enseignant et fixer une règle pour le limiter.
Le Snec-CFTC est revenu sur l’idée (qu’il avait déjà soumise lors de la précédente réunion qui portait sur la gestion des fins de carrière) d’un temps devant élèves modulé au long de la carrière. Il pourrait être plus faible en début de carrière pour dégager des temps de formation continuée.
Pour le Snec-CFTC, il faut inscrire le sujet du temps de travail, vaste et complexe, à l’agenda social du ministère pour un ensemble d’échanges en intersyndicale public-privé.
Le sujet du temps de travail ayant été appuyé par d’autres intervenants (dont un proviseur), la Présidente de l’atelier propose de solliciter l’ajout d’une cinquième réunion de l’atelier Revalorisation. On ne peut que s’en réjouir et espérer que cette proposition sera validée.
Quant à l’idée largement consensuelle d’une prestation de serment avec cérémonie officielle pour les entrants dans le métier, le Snec-CFTC a répondu que la symbolique était intéressante mais qu’il attachait plus d’importance aux années qui suivent l’entrée dans le métier.
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